
Collection L’Odyssée de Cartier - Parcours d’un Style.
Étape de travail pour un bracelet dans les ateliers parisiens de la Maison
« En faisant “disparaître” le métal, Cartier a permis à la joaillerie de faire sa révolution, souligne Pierre Rainero, Directeur de l’Image et du Style de la Maison. Cartier a imposé le platine pour que le diamant vive. » Chez Cartier, pas de « petits » ou de « grands » diamants, de la ligne de diamants en bracelet ou en tour de cou à la bague de fiançailles, des créations pavées aux colliers d’exception, le diamant est un acteur privilégié, traité avec le même respect, qui entre dans des compositions d’une même intensité. Cartier révèle sa signature en majesté : une certaine manière de sublimer les proportions et les formes, de magnifier le scintillement d’une pierre par un travail qui sublime celle-ci « dans un jeu d’accords, de contrastes, de rencontres inattendues ». Le mystère tient dans la souplesse extrême d’un bracelet articulé... Comme si les époques se télescopaient, associées par les mêmes obsessions. Le plus grand challenge pour un sertisseur étant ainsi de s’assurer qu’il ne subsiste aucun espace entre les diamants, ce qui pourrait en altérer l’éclat. Toujours en quête de perfection, celui-ci consacre tous ses efforts à ce que les créations Cartier soient aussi belles à l’endroit qu’à l’envers.
Collier Pur Absolu dans les ateliers de Cartier Paris
« L’œil Cartier sait distinguer, au-delà des merveilles qu’offre la nature, la magie, l’originalité d’un diamant. Celles qui inspirent aux joailliers ces jeux infinis de lumière. »
Pierre Rainero, Directeur de l’Image et du Style
Virtuose du serti millegrain, comme du serti muguet, et précurseur de la taille baguette, Cartier transcende les genres, les époques et les styles, au nom de la vie, dans son jaillissement, de l’émerveillement qu’elle inspire. Il n’est jamais question d’imiter celle-ci, mais de la révéler dans toute sa force, sa vivacité, en multipliant les jeux d’illusion et de perspective, faisant qu’une panthère semble prête à bondir, qu’un bracelet est plus souple qu’un ruban... Chez Cartier, le diamant justifie une attention extrême, nécessitant la présence de six « chasseurs » pour les pierres de moins de 6 carats, et de six autres pour les gemmes de Haute Joaillerie. Après être déclarée conforme au cahier des charges et à la règle des 4 C, chaque pierre est ainsi évaluée par une équipe de treize autres experts. Les diamants retenus sont enfin examinés une nouvelle fois avant d’être sertis par Cartier. « Mes yeux, ma loupe et une belle lumière », aiment à dire ces chercheurs de lumière, sillonnant le monde, de Hong Kong à Las Vegas en passant par Tel-Aviv, New York et Bombay, en quête de nouveaux défis et de nouvelles raretés, attisant les désirs des croqueuses de diamants...
À Paris, au 13 rue de la Paix, les ateliers Cartier sont un royaume qui tient d’une enfi- lade de laboratoires de haute précision et d’une antre de brossettes, de triboulets, de chatonnières et de fraiseuses miniatures, où cohabitent masques et binoculaires, échoppes et pinces de toutes les tailles. Une pièce de Haute Joaillerie peut exiger jusqu’à 3 000 heures de travail. « Nous sommes les metteurs en scène des diamants, explique Xavier Gargat, directeur des ateliers du 13 rue de la Paix. Notre métier consiste à fabriquer la structure, à traduire les volumes. » Ils sont aujourd’hui 130 à travailler au cœur de ces ateliers : il faut au minimum dix ans d’expérience pour prétendre travailler sur une pièce de Haute Joaillerie, celle-ci, le plus souvent unique, exigeant une solide maîtrise. Sur les 130, 40 artisans joailliers font partie de l’équipe restreinte de la section Haute Joaillerie.
« Du gemmologue au joaillier, chacun s’attache à mettre en valeur l’esprit de la pierre.
La technique s’enrichit du ressenti.
Un diamant, c’est d’abord une sensation, une émotion. »
Tous les volumes sont réalisés à la main. Il existe même un atelier réservé aux solitaires où s’activent, dans un silence religieux, cinq joailliers en blouse blanche devant leur établi. Si des outils tradi- tionnels ont tendance à s’effacer, et d’autres, plus modernes, à apparaître, l’art du joaillier obéit à un même travail de patience et de dextérité, sous le soleil parfois trompeur de ce diamant dont on doit souvent affaiblir l’éclat avec un tampon de talc pour procéder au sertissage... Le métal lui-même est inlassablement poli avec des fils de coton ronds ou des plumes d’oies. Le fini parfait d’une pièce de joaillerie devient alors la signature de Cartier. Griffes de métal à peine visibles sur une ligne de diamants pour plus de confort et de douceur sur la peau, monture surélevée pour éclairer la pierre de l’intérieur et sublimer son éclat... Un joyau Cartier se fait le lien somptueux et naturel entre le diamant et la peau.
Cet idéal unit de manière intuitive le joaillier et le sertisseur aux diamantaires et au studio de création. L’esprit de la pierre inspire un style en mouvement soutenu par une rigueur absolue dans la construction, dans un jeu sans cesse renouvelé autour du graphisme, de la transparence et de la lumière. Du gouaché à l’as- sise des pierres, du dessin à la cire verte où le tracé diamant est indiqué en blanc, le pari reste entier, irréductible à une formule, mais nourri de secrets : aller plus loin que la lumière, trouver l’équilibre parfait dans des essais d’articulation qui donneront au collier de diamant une souplesse extrême, grâce à des charnières, des petites « manilles » invisibles. Le désir et la rigueur fêtent leurs noces étincelantes. L’idée étant bien sûr de « donner du jeu, mais avec un maintien, afin d’améliorer le tombé ».